LE COMMENCEMENT
La «Durand Hardware Company»
En 1884, John Alexander (John A.) Durand commence à travailler dans le milieu de la quincaillerie spécialisée. Il est alors à l’emploi de la Walker Hardware Company. Il y gravira tous les échelons jusqu’à en devenir le Directeur général adjoint.
Après avoir travaillé pendant 22 ans pour la Walker, John A. décida de prendre en main sa destinée.
En 1906, il fonde ce qui allait rapidement devenir une des plus importantes entreprises québécoises de vente et distribution de produits de quincaillerie, la «Durand Hardware Company», la Quincaillerie Durand Limitée.
Il installe les quartiers généraux de sa nouvelle entreprise sur la rue Saint-Jacques, dans le Vieux Montréal, au cœur de ce qui était à l’époque, un des plus importants centres des affaires du pays.
Le Québec est à ce moment-là en pleine période d’industrialisation et d’urbanisation. Les clients de la quincaillerie sont des architectes, des entrepreneurs, des entreprises, des institutions, les différents gouvernements.
La Quincaillerie Durand se spécialise dans la vente en gros et au détail d’articles de quincaillerie de tous genres. On y vend de tout, de l’outillage, des matériaux, des appareils sanitaires, des huiles et peintures, des produits chimiques, des moteurs électriques et des… dynamos.
L’entreprise est florissante. La compagnie emploiera jusqu’à une centaine de travailleurs ce qui était beaucoup pour l’époque.
John A. Durand était un homme d’affaires prospère, très impliqué dans sa communauté et membre de la Chambre de commerce de Montréal.
CAROLINE DURAND
L’héritière
John A. Durand est marié à Dame Marie Henriette Morrison. Le couple aura un seul enfant, une fille née en 1905, qui portera le nom de Caroline.
Monsieur Durand décida très tôt que Caroline prendrait sa relève dans la compagnie. Pour bien la préparer, il voit à l’inscrire aux bonnes écoles et à ce qu’elle complète ses études. En parallèle, Monsieur Durand implique Caroline dans les affaires courantes de l’entreprise et lui apprend à gérer le personnel, compter les revenus et les dépenses et à rendre sa clientèle heureuse.
Henriette Durand, épouse de John et mère de Caroline, décède en 1933. Suite à ce triste événement, Caroline et son père demeurent très près l’un de l’autre tant au commerce que dans la vie, faisant de multiples voyages ensemble.
Puis, John A. Durand décède à son tour en 1942, à l’âge de 76 ans. C’est alors que Caroline, seule héritière, prend la direction de la compagnie et devient présidente de la Durand Hardware Company.
Caroline avait toujours été très indépendante et comptait bien vivre ainsi sa vie. On se rappelle qu’à cette époque pas si lointaine, les femmes ne jouissaient d’aucun statut juridique. C’était le père ou le mari qui devait prendre les décisions et surtout, qui contrôlait le patrimoine.
Le mari devenait propriétaire des biens de sa femme au mariage ou après le décès du père de celle-ci. Si elle s’était mariée, Caroline aurait dû céder le contrôle de la compagnie de son père à son mari.
On ne sait pas si c’est la raison pour laquelle Caroline ne s’est jamais mariée, mais une chose est sûre, c’est qu’en gérant elle-même l’héritage de son père, elle sera à même d’en conserver la direction, la valeur, de le faire prospérer et ainsi de léguer cette richesse à une fondation qu’elle demandera de mettre sur pied après sa mort.
CAROLINE DURAND
L’héritière
John A. Durand est marié à Dame Marie Henriette Morrison. Le couple aura un seul enfant, une fille née en 1905, qui portera le nom de Caroline.
Monsieur Durand décida très tôt que Caroline prendrait sa relève dans la compagnie. Pour bien la préparer, il voit à l’inscrire aux bonnes écoles et à ce qu’elle complète ses études. En parallèle, Monsieur Durand implique Caroline dans les affaires courantes de l’entreprise et lui apprend à gérer le personnel, compter les revenus et les dépenses et à rendre sa clientèle heureuse.
Henriette Durand, épouse de John et mère de Caroline, décède en 1933. Suite à ce triste événement, Caroline et son père demeurent très près l’un de l’autre tant au commerce que dans la vie, faisant de multiples voyages ensemble.
Puis, John A. Durand décède à son tour en 1942, à l’âge de 76 ans. C’est alors que Caroline, seule héritière, prend la direction de la compagnie et devient présidente de la Durand Hardware Company.
Caroline avait toujours été très indépendante et comptait bien vivre ainsi sa vie. On se rappelle qu’à cette époque pas si lointaine, les femmes ne jouissaient d’aucun statut juridique. C’était le père ou le mari qui devait prendre les décisions et surtout, qui contrôlait le patrimoine.
Le mari devenait propriétaire des biens de sa femme au mariage ou après le décès du père de celle-ci. Si elle s’était mariée, Caroline aurait dû céder le contrôle de la compagnie de son père à son mari.
On ne sait pas si c’est la raison pour laquelle Caroline ne s’est jamais mariée, mais une chose est sûre, c’est qu’en gérant elle-même l’héritage de son père, elle sera à même d’en conserver la direction, la valeur, de le faire prospérer et ainsi de léguer cette richesse à une fondation qu’elle demandera de mettre sur pied après sa mort.
CAROLINE DURAND
La femme de caractère
Caroline Durand, était une grande amie de Thérèse Forget Casgrain, féministe et politicienne, qui a joué un rôle de premier plan dans le mouvement pour le vote des femmes. En plus, de défendre haut et fort le droit de vote des femmes, Madame Casgrain s’est également battue pour la reconnaissance de l’égalité juridique et sociale des femmes. Les témoins rapportent que Madame Casgrain rendait de nombreuses visites à Madame Durand durant leur jeunesse.
En bonne femme d’affaires qui plaçait les intérêts de sa compagnie avant les siens, Caroline ne discutait jamais de choses politiques, sauf avec son cercle très restreint d’amis intimes pour éviter d’indisposer ses clients. De là, nous pensons que Caroline a soutenu financièrement et idéologiquement (de manière secrète) le mouvement suffragette..
Femme forte et de caractère, Caroline Durand dirige les destinées de Quincaillerie Durand pendant 22 ans. Sous sa direction,la compagnie devient une référence dans l’industrie de la construction et se construit une réputation enviable dans le marché de l’est du Canada .
En 1964, désireuse de prendre une retraite méritée, Caroline Durand vend l’entreprise alors en bonne santé financière, à la Corporation de Valeurs Trans-Canada, dont le président est à cette époque M. Jean-Louis Lévesque.
Dans les années 60, la Corporation de Valeurs Trans-Canada est une société de gestion et d’investissement de capital qui contrôlait ou possédait des intérêts dans un grand nombre d’entreprises au Québec dont Dupuis Frères, La Prévoyance, Industrial Life Holding, Princeville Furniture et Blue Bonnets Raceway entre autres.
CAROLINE DURAND
La philanthrope
Après avoir vendu l’entreprise familiale, Caroline Durand mène une vie de retraitée bien remplie entre sa maison à Westmount et sa maison en Floride l’hiver.
Grande amatrice d’art, elle s’intéresse particulièrement au mouvement Art Déco des années 20. Sa maison à Westmount était d’ailleurs, selon ce qu’en disent les témoins, digne des plus grands musées dédiés à ce mouvement artistique.
Étant célibataire, fille unique, sans famille ni enfant, elle planifie, par testament, de léguer sa fortune et ses biens à une fondation privée.
Au cours des années qui suivent sa retraite, Madame Durand développe des déficiences oculaires, auditives et cardiaques et cette fondation, selon ses volontés,devrait utiliser son legs pour venir en aide aux gens atteints de ces mêmes troubles de santé.
Caroline Durand décède dans sa maison de Floride en 1981 après une longue maladie.
La Fondation Caroline Durand a été créée en 1983, deux ans après le décès de Caroline, avec un capital initial d’environ 1,5 million de dollars.
Près de 40 ans plus tard, à la suite d’une gestion serrée et efficace par un conseil d’administration qui a su faire les bons choix, la Fondation aura distribué plus de 10 millions de dollars aux hôpitaux francophones universitaires de la région de Montréal et possède toujours un capital enviable qui lui permet d’assurer sa pérennité.